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/u/Loose-d
Guest
La gauche ne jure aujourd’hui que par la "justice sociale", avec l’idée qu’il suffirait de taxer les riches pour résoudre cette crise de la dette…
L’argument de justice fiscale brandi à gauche est toujours un peu étonnant, parce qu’on confond le problème de la réduction du déficit public et le problème de la répartition et de la redistribution des efforts. L’ordre de grandeur n’a rien à voir. Le déficit, c’est aujourd’hui autour de 170 milliards d’euros. L’effort qu’on ambitionne de faire se situe autour de 4 % du PIB, autrement dit 120 milliards d’euros sur quelques années. Même si on prend les hypothèses les plus optimistes d’une éventuelle taxation des plus riches – qui sont extrêmes et honnêtement peu réalistes -, on sera loin du compte.
La taxe Zucman à 2 % sur tous les biens professionnels, c’est 20 milliards d’euros au grand maximum, un scénario qui semble irréaliste. Mais admettons qu’on obtienne 20 milliards, cela ne représenterait que 15 % de l’ajustement nécessaire. Cela ne nous avance donc de pas grand-chose dans cette réduction des déficits et de la dette. Ensuite, ce récit d’une injustice fiscale généralisée ne correspond pas aux chiffres.
En 2019, l’Insee a montré que 57 % des Français étaient bénéficiaires nets de la redistribution. Autrement dit, que plus de la moitié de la population française reçoit davantage de prestations qu’elle ne paie d’impôts. Autre donnée assez frappante, avant redistribution, le niveau de vie des plus riches est 18 fois supérieur à celui des plus pauvres, contre 3 fois après redistribution. D’autres études montrent que seulement 10 % des foyers les plus aisés s’acquittent de plus des trois quarts de l’impôt sur le revenu. En France, les plus aisés sont fortement mis à contribution et financent massivement la redistribution, ce qui rend les pauvres beaucoup moins pauvres.
C’est un mélange de démagogie et d’ignorance. Il s’agit vraiment un problème d’ordre de grandeur. Il y a un trou dans l’équation budgétaire française, de l’ordre de 160 milliards d’euros, alors même que le pays a déjà un niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé au monde. Donc il n’y a plus vraiment de marge pour augmenter les recettes.
L’essentiel de l’ajustement, qu’on le chiffre à 120, 150 ou 160 milliards, devra nécessairement porter sur les dépenses. Et c’est sûr qu’on ne va pas combler un tel écart en taxant davantage les riches ou en réduisant les coûts liés à l’immigration.
https://www.lexpress.fr/idees-et-de...as-de-grand-chose-OZRND6MFPJDTTFH5CTAF5JAPJE/
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L’argument de justice fiscale brandi à gauche est toujours un peu étonnant, parce qu’on confond le problème de la réduction du déficit public et le problème de la répartition et de la redistribution des efforts. L’ordre de grandeur n’a rien à voir. Le déficit, c’est aujourd’hui autour de 170 milliards d’euros. L’effort qu’on ambitionne de faire se situe autour de 4 % du PIB, autrement dit 120 milliards d’euros sur quelques années. Même si on prend les hypothèses les plus optimistes d’une éventuelle taxation des plus riches – qui sont extrêmes et honnêtement peu réalistes -, on sera loin du compte.
La taxe Zucman à 2 % sur tous les biens professionnels, c’est 20 milliards d’euros au grand maximum, un scénario qui semble irréaliste. Mais admettons qu’on obtienne 20 milliards, cela ne représenterait que 15 % de l’ajustement nécessaire. Cela ne nous avance donc de pas grand-chose dans cette réduction des déficits et de la dette. Ensuite, ce récit d’une injustice fiscale généralisée ne correspond pas aux chiffres.
En 2019, l’Insee a montré que 57 % des Français étaient bénéficiaires nets de la redistribution. Autrement dit, que plus de la moitié de la population française reçoit davantage de prestations qu’elle ne paie d’impôts. Autre donnée assez frappante, avant redistribution, le niveau de vie des plus riches est 18 fois supérieur à celui des plus pauvres, contre 3 fois après redistribution. D’autres études montrent que seulement 10 % des foyers les plus aisés s’acquittent de plus des trois quarts de l’impôt sur le revenu. En France, les plus aisés sont fortement mis à contribution et financent massivement la redistribution, ce qui rend les pauvres beaucoup moins pauvres.
C’est un mélange de démagogie et d’ignorance. Il s’agit vraiment un problème d’ordre de grandeur. Il y a un trou dans l’équation budgétaire française, de l’ordre de 160 milliards d’euros, alors même que le pays a déjà un niveau de prélèvements obligatoires le plus élevé au monde. Donc il n’y a plus vraiment de marge pour augmenter les recettes.
L’essentiel de l’ajustement, qu’on le chiffre à 120, 150 ou 160 milliards, devra nécessairement porter sur les dépenses. Et c’est sûr qu’on ne va pas combler un tel écart en taxant davantage les riches ou en réduisant les coûts liés à l’immigration.
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