U
/u/Eula212
Guest
Cette histoire est un peu ancienne mais je ne pouvais pas vraiment la raconter avant un certain délai...
J'ai été embauchée en 2014 dans un organisme d'assurance, de retraite et de prévoyance spécialisée pour les ouvriers du BTP.
Au départ, simple gestionnaire, ça se passait bien. Il y avait des gens que j'aimais pas, qui ne m'aimaient pas, mais ça, osef.
En 2015, notre organisme s'est vu retirer l'exclusivité des contrats retraite des entreprises du BTP. Et là, ces cons ont paniqué. En gros, au lieu d'améliorer les services, ils ont lancé plusieurs vagues de licenciement (en quelques années, environ 50%) et nous ont collé une pression hallucinante. Ils ont aussi nommé un financier à la tête du groupe. Bref. La merde.
Moi, je suis webmaster et support fonctionnel de formation, j'étais vraiment surdiplômée par rapport à mon poste. À force, mes responsables m'ont fait postuler dans le service "Digital" de la boîte. Payée une misère évidemment, mais vraiment beaucoup plus intéressant. J'ai adoré l'aspect métier.
Le souci, c'est que je suis en situation de handicap. Je souffre de spondylarthrite ankylosante, c'est à dire que mon corps me lâche. Vous allez me dire on en fout, tu peux bosser à distance et OUI j'aurais pu bosser à distance...si on m'avait autorisé à le faire. J'ai mis 6 mois à obtenir 1 jour de télétravail, et UNIQUEMENT le mercredi.
Par ailleurs, j'ai découvert pourquoi mon poste avait un tel turn-over. Tyrannique et violent sont des mots qui illustrent à peine mon directeur. Il faisait peur, hurlait sur les gens, soufflait le froid et le chaud, avait des lubies ("tu plaques tout ce que tu es en train de faire et tu m'envoies une propal chiffrée sur toutes les options de chatbot existantes") voire des comportements totalement contradictoires (me faire refaire entièrement 2 sites pour ensuite les faire détruire).
Un de ses potes a essayé par tous les moyens de me mettre en défaut. Le mec me posait des pièges et essayait volontairement de me mettre en difficulté pour ensuite tout rapporter au boss.
Ça n'a pas marché.
Alors ils m'ont mise au placard. Parce que "tu es parfois en arrêt maladie donc on ne t'invite plus aux réunions". "Tu n'es pas fiable" (j'ai plusieurs fois dépanné quand j'étais en crise à la maison). J'ai eu des remarques sur ma maladie. Des "t'es guérie ?" en se marrant car ma maladie est incurable. En ne m'invitant pas à déjeuner car je marchais trop lentement en canne. Je recevais des piques comme "c'était bien tes vacances ?" alors que j'avais passé 10 jours à pleurer de douleur tout en gérant un enfant de 2/3 ans.
Bref. Je suis passée en longue maladie, 3 ans. On m'a licenciée pour inaptitude et je suis indemnisée par la CPAM (invalidité) et la CAF. On m'a aussi diagnostiqué un trouble bipolaire et cette expérience a eu un effet désastreux sur ma santé mentale. Je n'ai pas retravaillé depuis.
Un jour, un ex-collègue me contacte car il va faire une action aux prud'hommes. J'apprends qu'on est TREIZE à vouloir parler de ce qu'il se passait dans le service. J'ai proposé de transmettre le courrier que j'avais envoyé à l'époque au big boss, détaillant preuves à l'appui la discrimination et le harcèlement.
Si j'écris beaucoup, c'est que j'aime écrire. J'en ai d'ailleurs fait mon activité principale. Aussi, j'ai vraiment soigné ce courrier façon "drop the mic" à la fin.
Tellement soigné que visiblement il est remonté jusqu'au big big boss. En gros, juges, avocat-es, témoin-es, TOUT LE MONDE l'a lu. Et d'après mon collègue, il a fortement marqué les prud'hommes...
Mon ex-directeur n'a pas été licencié mais rétrogradé, puis calé dans un service tout pété avec très peu de gens.
Il y a deux ans, je l'ai recherché sur LinkedIn pour voir où il en était, je ne l'ai pas retrouvé. J'ai demandé à une pote d'aller regarder, elle le trouvait bien. Même chose sur les autres réseaux sociaux.
Et vous savez quoi ? Ça m'a tellement fait du bien de voir que la lâcheté de ce connard n'avait pas de limite. Moi, l'employée de bas étage qui, une fois partie, a désorganisé toute mon équipe (comme quoi, je servais à quelque chose finalement), l'handicapée zarbi qui sauvait souvent la mise avec ses idées de neuroatypique, la personne serviable qui répondait toujours présente malgré tout.
Moi, la sous merde, j'ai aidé à le faire tomber. Il sait et je sais que ce courrier a eu un gros impact. Que j'aurais largement pu porter plainte moi aussi et que sa sanction aurait été beaucoup plus lourde (je ne l'ai pas fait car j'avais déjà fait une TS à cause du boulot, il m'a fallu plusieurs années à m'en remettre).
Et ça me fait tellement plaisir que je me dois de partager ça avec vous.
Des lâches. Ce sont des lâches. Surtout ceux qui fonctionnent à base de métaphores sexistes ("on les a bien v*olés !" "Petite bite !" "Faut avoir des couilles un peu !").
Donc, si tu me lis, sache que je vis bien. Je ne suis plus en capacité de travailler car ma maladie a empiré. Mais je vis sans ta sale gueule de bon matin (10/11h le bon matin cela dit) et ça, ça n'a pas de prix.
submitted by /u/Eula212 to r/AntiTaff
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J'ai été embauchée en 2014 dans un organisme d'assurance, de retraite et de prévoyance spécialisée pour les ouvriers du BTP.
Au départ, simple gestionnaire, ça se passait bien. Il y avait des gens que j'aimais pas, qui ne m'aimaient pas, mais ça, osef.
En 2015, notre organisme s'est vu retirer l'exclusivité des contrats retraite des entreprises du BTP. Et là, ces cons ont paniqué. En gros, au lieu d'améliorer les services, ils ont lancé plusieurs vagues de licenciement (en quelques années, environ 50%) et nous ont collé une pression hallucinante. Ils ont aussi nommé un financier à la tête du groupe. Bref. La merde.
Moi, je suis webmaster et support fonctionnel de formation, j'étais vraiment surdiplômée par rapport à mon poste. À force, mes responsables m'ont fait postuler dans le service "Digital" de la boîte. Payée une misère évidemment, mais vraiment beaucoup plus intéressant. J'ai adoré l'aspect métier.
Le souci, c'est que je suis en situation de handicap. Je souffre de spondylarthrite ankylosante, c'est à dire que mon corps me lâche. Vous allez me dire on en fout, tu peux bosser à distance et OUI j'aurais pu bosser à distance...si on m'avait autorisé à le faire. J'ai mis 6 mois à obtenir 1 jour de télétravail, et UNIQUEMENT le mercredi.
Par ailleurs, j'ai découvert pourquoi mon poste avait un tel turn-over. Tyrannique et violent sont des mots qui illustrent à peine mon directeur. Il faisait peur, hurlait sur les gens, soufflait le froid et le chaud, avait des lubies ("tu plaques tout ce que tu es en train de faire et tu m'envoies une propal chiffrée sur toutes les options de chatbot existantes") voire des comportements totalement contradictoires (me faire refaire entièrement 2 sites pour ensuite les faire détruire).
Un de ses potes a essayé par tous les moyens de me mettre en défaut. Le mec me posait des pièges et essayait volontairement de me mettre en difficulté pour ensuite tout rapporter au boss.
Ça n'a pas marché.
Alors ils m'ont mise au placard. Parce que "tu es parfois en arrêt maladie donc on ne t'invite plus aux réunions". "Tu n'es pas fiable" (j'ai plusieurs fois dépanné quand j'étais en crise à la maison). J'ai eu des remarques sur ma maladie. Des "t'es guérie ?" en se marrant car ma maladie est incurable. En ne m'invitant pas à déjeuner car je marchais trop lentement en canne. Je recevais des piques comme "c'était bien tes vacances ?" alors que j'avais passé 10 jours à pleurer de douleur tout en gérant un enfant de 2/3 ans.
Bref. Je suis passée en longue maladie, 3 ans. On m'a licenciée pour inaptitude et je suis indemnisée par la CPAM (invalidité) et la CAF. On m'a aussi diagnostiqué un trouble bipolaire et cette expérience a eu un effet désastreux sur ma santé mentale. Je n'ai pas retravaillé depuis.
Un jour, un ex-collègue me contacte car il va faire une action aux prud'hommes. J'apprends qu'on est TREIZE à vouloir parler de ce qu'il se passait dans le service. J'ai proposé de transmettre le courrier que j'avais envoyé à l'époque au big boss, détaillant preuves à l'appui la discrimination et le harcèlement.
Si j'écris beaucoup, c'est que j'aime écrire. J'en ai d'ailleurs fait mon activité principale. Aussi, j'ai vraiment soigné ce courrier façon "drop the mic" à la fin.
Tellement soigné que visiblement il est remonté jusqu'au big big boss. En gros, juges, avocat-es, témoin-es, TOUT LE MONDE l'a lu. Et d'après mon collègue, il a fortement marqué les prud'hommes...
Mon ex-directeur n'a pas été licencié mais rétrogradé, puis calé dans un service tout pété avec très peu de gens.
Il y a deux ans, je l'ai recherché sur LinkedIn pour voir où il en était, je ne l'ai pas retrouvé. J'ai demandé à une pote d'aller regarder, elle le trouvait bien. Même chose sur les autres réseaux sociaux.
Et vous savez quoi ? Ça m'a tellement fait du bien de voir que la lâcheté de ce connard n'avait pas de limite. Moi, l'employée de bas étage qui, une fois partie, a désorganisé toute mon équipe (comme quoi, je servais à quelque chose finalement), l'handicapée zarbi qui sauvait souvent la mise avec ses idées de neuroatypique, la personne serviable qui répondait toujours présente malgré tout.
Moi, la sous merde, j'ai aidé à le faire tomber. Il sait et je sais que ce courrier a eu un gros impact. Que j'aurais largement pu porter plainte moi aussi et que sa sanction aurait été beaucoup plus lourde (je ne l'ai pas fait car j'avais déjà fait une TS à cause du boulot, il m'a fallu plusieurs années à m'en remettre).
Et ça me fait tellement plaisir que je me dois de partager ça avec vous.
Des lâches. Ce sont des lâches. Surtout ceux qui fonctionnent à base de métaphores sexistes ("on les a bien v*olés !" "Petite bite !" "Faut avoir des couilles un peu !").
Donc, si tu me lis, sache que je vis bien. Je ne suis plus en capacité de travailler car ma maladie a empiré. Mais je vis sans ta sale gueule de bon matin (10/11h le bon matin cela dit) et ça, ça n'a pas de prix.
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